8 revendications à l'occasion de la journée internationale contre le fascisme et l'antisémitisme

10.11.2022

A l’occasion de la journée internationale contre le fascisme et l’antisémitisme ainsi que des 90 ans de la fusillade du 9 novembre 1932 à Genève, la JS Suisse exige que l’Etat prenne ses responsabilités en matière d’antifascisme. Le parti de jeunes exige le financement public du travail antifasciste, la mise en place d’un service spécialisé au sein de l’administration et des programmes de resocialisation des personnes, die heute in den rechtsextremen Szenen tätig sind.

Le 9 novembre est la journée internationale contre le fascisme et l’antisémitisme. Cette même journée est également marquée par la commémoration de la fusillade du 9 novembre 1932, lorsque l’armée suisse a tiré sur une manifestation ouvrière contre le fascisme, faisant 13 mort·es et au moins 65 bléssé·es. 90 ans plus tard, l’extrême-droite ne cesse de monter et les groupuscules néonazis sont de plus en plus décomplexés. Ainsi, que ce soit en France (RN, Zemmour), en Allemagne (AfD) ou en Italien (Fratelli d’Italia, Lega) l’extrême-droite progresse dans les urnes. Mais cette situation inquiétante au niveau international ne doit pas nous faire oublier qu’en Suisse le premier parti du pays depuis 2003 est un parti nationaliste, islamophobe, queerphobe, antiféministe et climatosceptique : l’UDC. En dehors des parlements, les groupuscules néofascistes et néonazis n’hésitent plus à se montrer au grand jour, en témoignent la tenue de banderoles de tête lors de manifestations Covid ou plus récemment l’action contre une lecture de drag-queen à Zurich, revendiquée à visage découvert. “Face à une extrême-droite de plus en plus forte et décomplexée, il est de la responsabilité de la société civile de ne pas rester les bras croisés mais de dire haut et fort qu’elle ne tolère pas ces idées haineuses et de faire front contre celle-ci.”, affirme Thomas Bruchez, vice-président de la JS Suisse.

Le parti de jeunes estime néanmoins que l’Etat doit également faire sa part dans le travail antifasciste. C’est pourquoi la JS Suisse a adopté une série de revendications dont elle discutera dans le cadre d’une résolution lors de son assemblée de délégué·es le samedi 19 novembre. Le parti exige tout d’abord un financement public du travail antifasciste. Ainsi, de l’argent public devrait être investi dans la recherche, des études ou encore le travail de mémoire antifasciste. La JS exige également la mise en place d’un service spécialisé au sein de l’administration chargé d’observer l’évolution de la situation en matière de menaces d’extrême-droite et le cas échéant de prendre des mesures. Enfin, le parti de jeunes revendique la mise sur pied de programmes de resocialisation tant pour les délinquant·es d’extrême-droite que pour les membres de groupuscules qui aimeraient pouvoir en sortir. Comme l’explique Thomas Bruchez, “l’Etat doit enfin prendre au sérieux la menace que représente l’extrême-droite et mettre en place une série de mesures pour lutter contre sa montée.”
Voici le catalogue complet des revendications de la JS Suisse :

  • Le financement public du travail antifasciste, dont notamment la recherche, les mandats d'étude et le travail de mémoire.
  • Un service spécialisé dans l'administration, en dehors des forces de police, qui s'occupe des développements de l'extrême droite et qui peut prendre des mesures.
  • Un service indépendant spécialisé dans l'extrémisme de droite, qui peut donner son avis sur les questions relatives à l'extrémisme de droite et au fascisme et qui est actif dans la société civile.
  • Une journée de commémoration des victimes de la violence d'extrême droite et fasciste reconnue officiellement par la Confédération.
  • Des programmes complets de réinsertion des délinquant·es d'extrême droite et des programmes d’extraction pour celles·ceux qui sont aujourd'hui active·fs dans les milieux d'extrême droite.
  • L'interdiction des symboles d'extrême droite et fascistes comme la croix gammée
  • Un service d'aide aux victimes qui puisse soutenir et protéger les victimes de menaces et de violences d'extrême droite.
  • Une autre approche de l'extrémisme de droite par les médias, qui évite les faux équilibres, nomme clairement l'extrémisme de droite et n'offre pas une plateforme aux groupes pour leur propre portée médiatique.