Ce samedi 4 octobre, Martigny a accueilli le comité romand du OUI à l’initiative pour l’avenir. À l’occasion d’une conférence de presse, plusieurs jeunes engagés dans différentes organisations ont uni leurs voix pour défendre l’initiative fédérale qui passera en votation le 30 novembre prochain. Au cœur de leur plaidoyer : une politique climatique sociale financée de manière fiscalement juste.
Dès les premiers mots, le ton était donné. Emma Gossin , députée socialiste au Grand Conseil neuchâtelois et co-présidente de la JS Neuchâtel, a ouvert la séance en dénonçant les effets corrosifs de l’inégalité sur notre système politique. « L’inégalité des richesses mine notre démocratie », a-t-elle affirmé, avant de souligner que « la redistribution n’est pas une option, mais une condition pour un avenir équitable ». Pour elle, l’impôt sur les grands héritages représente une étape incontournable pour rétablir un équilibre trop longtemps négligé.
Cette exigence d’équité a rapidement trouvé un écho dans les propos d’Elisa Moret , présidente de s JS Valais romand . Elle a élargi le débat en pointant les conséquences environnementales de l’accumulation extrême de richesses. « Les ultra-riches détruisent notre climat », a-t-elle lancé, appelant à une contribution réelle de ceux qui ont le plus profité du système. Selon elle, l’initiative est un levier pour accélérer la transition écologique.
La question climatique a occupé une place centrale dans les échanges. Sheldon Masseraz , co-président des Jeunes Vert·e·x·s Suisse, a dressé un tableau alarmant des effets du dérèglement en Suisse romande : recul des glaciers, multiplication des événements extrêmes, fragilisation des écosystèmes. « Des moyens financiers importants doivent être libérés pour la lutte contre la crise climatique, dès aujourd’hui », a-t-il insisté, estimant que l’impôt proposé permettrait de responsabiliser les plus fortunés face aux dégâts qu’ils ont majoritairement contribué à engendrer. En d’autres termes, il s’agit de « faire appliquer le principe du pollueur-payeur aux personnes excessivement riches de ce pays, soit moins de 0.1% de la population ».
Mais les enjeux soulevés dépassent le cadre environnemental. Adrien Rastello , secrétaire de la JS Genève et conseiller municipal à Thônex, a replacé le débat dans le quotidien des travailleuses et travailleurs. « Même une vie entière de travail au salaire minimum ne représente que 5 % d’un méga-héritage.» Il a mis en lumière l’écart démentiel entre le monde du travail et les fortunes héritées. L’initiative permettrait de financer une transition écologique qui ne repose pas sur les épaules des travailleuse·eurs, mais sur les ultra-riches.
Le thème du logement, particulièrement sensible chez les jeunes, a été porté par Sophie Wang, membre du comité directeur de la JSS et coprésidente de l’UNES. Elle a souligné que les revenus générés par l’impôt pourraient être investis dans des politiques de logement durable et abordable. « C’est une priorité pour les jeunes , les étudiant·e·s et les familles », a-t-elle rappelé, évoquant la précarité croissante dans les villes universitaires.
Enfin, Julien Berthod , vice-président de la JSS, a conclu les interventions en insistant sur la dimension collective du projet. Selon lui, l’initiative vise à renforcer les fondations de la cohésion sociale en finançant des services publics solides. « Investir et adapter les services publics au climat est une obligation », a-t-il déclaré.
Tout au long de la conférence, un fil rouge s’est dessiné : celui d’une jeunesse qui refuse la résignation et qui revendique un modèle de société plus équitable, plus durable et plus solidaire. Loin d’un simple débat fiscal, les intervenantes et intervenants ont défendu une vision politique ambitieuse, une vraie transformation écologique et sociale de la société. Le 30 novembre la population peut donner les moyens à notre pays de mener une vraie politique climatique en votant OUI à l’initiative pour l’avenir.