« Car à celui qui a, on donnera encore » Saint Matthieu, 25:29

08.09.2020

Mardi soir, la JS Suisse a projeté « Car à celui qui a, on donnera encore » sur la façade du secrétariat du PDC, à Berne. La politique menée par le Parti démocrate-chrétien est parfaitement résumée dans ce verset de l’Évangile selon Matthieu : avec les déductions fiscales pour les frais de garde d’enfants, le PDC s’emploie une fois de plus à soutenir exclusivement les ménages les plus riches. Si le parti démontre si bien qu’il mène une politique en accord avec les textes chrétiens, la JS Suisse questionne la pertinence d’un changement de nom.

L'augmentation des déductions générales pour enfants, sur laquelle nous voterons le 27 septembre, entraînera un manque à gagner fiscal de 370 millions de francs. 70% de ce montant bénéficieront aux 6% des ménages les plus aisés en Suisse, alors que tous les autres en paieront ensuite la facture. Les ménages aux revenus les plus bas seront les premières victimes de la réduction du service public qu'entraîneront ces pertes fiscales.

La JS Suisse refuse un pas de plus vers un creusement des inégalités de richesses, faussement déguisé en politique familiale progressiste. « Cette loi accroît le fossé entre les riches et les pauvres », a expliqué Pauline Schneider, vice-présidente de la Jeunesse socialiste suisse. « Le PDC nous vend ce projet comme un cadeau aux familles, mais en réalité, le parti se moque d'elles.» Une politique parfaitement résumée dans la citation projetée : « Car à celui qui a, on donnera encore ».

Il serait donc dommage que le PDC change de nom et s’éloigne ainsi hypocritement de son héritage chrétien et des devises qu’il incarne. Si le parti a eu jusqu’ici la liberté d’attribuer des privilèges fiscaux tout en prouvant sa solidarité avec le 6% des ménages les plus riches, saura-t-il prendre ses responsabilités et assumer la réalité de ses positions clientélistes ?