Cette vague de chaleur n’est que le début : la Suisse a besoin d’un congé canicule !
Nous vivons le septième jour de la vague de chaleur actuelle. La chaleur limite fortement de nombreuses personnes dans leur quotidien. En Suisse, il n’existe aucune réglementation pour l’interruption du travail au-dessus d’une certaine température et nous manquons de mesures réellement contraignantes pour les entreprises. La JS Suisse exige un congé canicule pour toutes et tous les employé·es dès le franchissement de la limite des 30°, et de même pour les écolières·ers et étudiant·es.
Le travail salarié quotidien en particulier est rendu beaucoup plus difficile. Cette situation entraîne rapidement des conséquences dangereuses pour la santé de toutes les personnes qui travaillent à l’extérieur ou dans des maisons mal voire non climatisées. Rien qu’en 2022, 60 000 personnes sont mortes en Europe à cause de la chaleur, et il est clair que ce n’est que le début. Dans les années à venir, ces vagues de chaleur seront de plus en plus fréquentes et longues, avec des températures de plus en plus élevées.
La Suisse est très mal préparée à cette nouvelle réalité. De nouveaux résultats de recherche montrent qu’aucun autre pays avec une population de plus de 5 millions d’habitants n’enregistre une augmentation des besoins en refroidissement aussi importante que la Suisse. Nos infrastructures ne sont pas conçues pour les scénarios de canicule, et peu de choses ont été faites jusqu’à présent pour les y adapter ; dans le même temps, les employés dans ce domaine ont trop peu de droits, à défaut de directives légales claires pour les entreprises. « En Suisse, on fait travailler les gens jusqu’à épuisement. Et peu importe si l’exposition à la chaleur détruit leur santé, car selon cette sinistre logique, les profits passent avant tout », estime Thomas Bruchez, vice-président de la JS Suisse.
Pour la JS, il est clair que nous avons besoin d’une réglementation à l’échelle nationale pour décréter un congé canicule lorsque la température extérieure dépasse 30°C. Le travail en extérieur et dans des locaux trop peu refroidis (plus de 25°C) doit alors être interdit (sauf exceptions pour les services de secours, etc.). En parallèle, les entreprises doivent être légalement tenues de prendre des mesures pour améliorer les conditions de travail en cas de chaleur extrême. Distribuer de l’eau est loin d’être suffisant : il faut garantir le maintien des postes de travail à une température suffisamment fraîche, des pauses suffisantes et la réduction des heures de travail. « Avec la crise climatique, il devient urgent de mettre en place des réglementations uniformes pour faire face aux canicules. Aujourd’hui déjà, de nombreuses personnes en meurent, y compris en Suisse. Cela ne peut pas continuer ainsi », conclut Bruchez.