Actuellement, 8 personnes dans le monde détiennent autant de richesse que les 50% les plus pauvres. Ces 8 personnes ont-ils une productivité en travaillant aussi efficace que prêt de 4 milliards de personnes ? Il est clair que non.
Leur richesse ne vient pas de leur mérite mais d’une horrible injustice. L’argent qu’ils accumulent c'est l’argent qui manque pour les pauvres, pour les hôpitaux, ou encore pour l’éducation. Mais le plus choquant dans tout ça c’est que ces 8 personnes réussissent à contourner, même si ce n’est peut-être qu’en partie, les impositions nationales. 10% du PIB mondial n’est pas touché par la taxation. Voilà ce qui en ressort. C’est par l’évasion et par la fraude fiscale que ces ultrariches parviennent à échapper à un début de redistribution sociale alors même que leur fortune provient de toute la société.
Pour combattre cette justice, arrêtons de nous faire de la concurrence fiscale parmi et travaillons ensemble pour ne laisser plus aucun espace à ceux qui veulent éviter la loi.
Nous avons donc beau légiférer sur le territoire national, tant qu’une coopération internationale forte n’est pas mise en place, il y aura toujours des entités qui pourront échapper à l’idéal de justice sociale que nous, la JSS, promouvons à un niveau national mais avec une fin qu’on espère global.
Ce que je dis n’est en tout cas pas du défaitisme, mais bien un appel à l’espoir. Les ultrariches ont encore l’impression qu’ils sont à l’abri de toute opposition populaire. Pour l’instant, ils arrivent même à faire leurs petitess affaire, des plus immorales soit dit en passant, en restant dans la légalité. C’est ce qu’ils appellent « l’optimisation fiscale ». Par-là, une grande partie de la population s’est déjà insurgée contre ces pratiques. « Alors comme ça, et même en Europe occidentale, la légalité n’est pas toujours synonyme de justice et de morale ? »
La JSS sait donc que si elle veut combattre l’accumulation des richesses qui rime avec fossé riche-pauvre accentué, son action nationale est primordiale. Depuis des années nous nous battons contre les effets délétères que l’accumulation du capital a sur notre société et nous ne sommes pas prêt-e-s de nous arrêter. Depuis bientôt deux mois nous récoltons des signatures pour une initiative souhaitant une meilleure imposition sur les revenus du capital en Suisse.
La Suisse est un paradis fiscal et nous le savons bien. Nous savons que dans le monde il y a le Luxembourg, Hong Kong, Singapour, les Bahamas et les îles Caïmans et nous. Notre action politique est donc, en plus d’être un combat pour la justice dans notre pays, un combat pour une meilleure solidarité internationale. C’est en partie à cause des paradis fiscaux que certains pays subissent l’austérité. La richesse produite dans certains pays n’y est pas gardée. Elle est exportée à l’étranger. Les pays déjà en difficulté sont donc empêchés de pouvoir réinvestir dans leurs services publics par exemple. Et c’est nous, la Suisse qui voyons de l’argent par million et million arriver dans nos banques privées pour finalement être inutile à toute la société. Les pays pauvres sont touchés le plus violemment par ce phénomène. Un exemple ? 30% des richesse produites en Afrique sont détenues à l’extérieur du continent, alors qu’en Europe, c’est 20% de moins.
Ce que nous voulons est clair : taxer les riches ici et maintenant en Suisse. Avoir une meilleure coopération internationale entre les forces redistributrices pour éviter que les ultrariches puissent nous échapper. Car leur épanouissement nous coûte notre pauvreté ! Le taux d’imposition le plus bas en Suisse sur le revenus des entreprises actuel est de 12.3 %. Il se trouve à Lucerne. Nous le voulons, avec mes camarades ici présent-e-s, à un minimum de 25% pour éviter toute concurrence fiscale nauséabonde. Nous voulons plus de transparence, une législation forte qui, en plus de combler les lacunes actuelles de droit fiscal émet des meilleurs actes législatifs de redistribution. Nous voulons que les ultrariches continuant à vouloir échapper au pouvoir public soient punit de manière juste.
C’est pourquoi la Jeunesse Socialiste Suisse en collaboration avec les Young Europeans Socialists et l’International Union of Socialists Youth lance une campagne pour une vraie justice fiscale.