À moins d'un mois de l’EURO féminin de foot, la JS critique le système sportif profondément patriarcal. En 2008, la Suisse a alloué 82 millions de francs pour l’EURO masculin, contre seulement 15 millions pour l’EURO féminin. Dans une pétition lancée aujourd'hui, la JS demande au Conseil fédéral de débloquer des moyens financiers pour développer la promotion du football féminin et protéger les femmes et les personnes TINA contre la violence et la discrimination dans le sport.
Dans le football suisse, les femmes et les personnes TINA sont encore fortement défavorisées sur le plan structurel. La JS a lancé aujourd'hui une pétition à ce sujet et demande un changement fondamental dans le système sportif suisse. Seuls 12 % des joueuse·eurs licencié·es sont des femmes, et la proportion d'arbitres féminines n'est que de 2,6 %. Ces chiffres sont éloquents : l'accès et la participation des femmes au football suisse sont fortement défavorisés sur le plan structurel. Mais ce sont surtout les personnes TINA qui sont victimes d'exclusion, notamment en raison de la séparation binaire des sexes et des attitudes transphobes. Beaucoup renoncent complètement à la pratique sportive, même si elles aimeraient être actives. L'absence de vestiaires, de douches et de toilettes neutres sur le plan du genre, ainsi que le manque d'acceptation de la diversité des genres dans les clubs et les associations constituent des problèmes particuliers. Dans sa pétition, la JS Suisse demande notamment que les personnes TINA aient accès au football associatif. Pour cela, il faut des accès sécurisés, une visibilité dans les compétitions organisées et un droit de regard sur les structures décisionnelles.
Les différences avec le football masculin sont également visibles dans les moyens financiers disponibles, par exemple pour la formation et la promotion des femmes, ou dans le montant alloué à l’EURO. La Confédération a alloué 82 millions de francs à l'Euro de football masculin 2008, tandis que le montant alloué à l’EURO féminin 2025 n'est que de 15 millions. De plus, les femmes ne gagnent que 5 % du salaire des hommes au maximum. « Le football n'est pas une « affaire d'hommes », tous les sexes devraient bénéficier d'un accès égal et d'une promotion similaire », estime Julien Berthod, vice-président de la JS Suisse.
La JS exige de la Confédération des mesures claires pour remédier à cette inégalité de traitement. « Il faut davantage de subventions et d'investissements pour le sport féminin », estime Mirjam Hostetmann, présidente de la JS Suisse.
Parallèlement, il faut protéger les femmes et les personnes TINA contre la discrimination et la violence, mener des campagnes contre la discrimination et faire un travail d'information. Le sport doit être source de cohésion, d'émancipation et de plaisir. L'égalité ne viendra pas d'elle-même dans le sport : il faut des décisions claires, des moyens concrets et un plan ambitieux.