Nationaliser Credit Suisse : une mesure encore possible et nécessaire

11.04.2023 - Thomas Bruchez

Nationaliser Credit Suisse : une mesure encore possible et nécessaire

La JS Suisse propose de séparer Credit Suisse, une fois stabilisé, d’UBS et de le nationaliser. L’objectif serait d’arriver de la sorte à une banque publique sous contrôle démocratique, au service de la protection du climat et du bien commun. Pour que tout cela soit possible, le Conseil fédéral doit adopter un moratoire sur l’intégration de la banque à UBS dans les plus brefs délais.

La Confédération et la Banque nationale suisse ont sauvé Credit Suisse à coups de milliards et ont ainsi couvert tous les risques pour UBS, qui a pu racheter Credit Suisse pour trois petits milliards seulement. Cette reprise donne naissance à une méga-banque, qui sera peut-être “too big to save” pour la Suisse. Parallèlement, le monde de la finance poursuit sa dangereuse existence propre et rien n’indique que les spéculations improductives prendront fin.

C’est pourquoi, en amont de la session extraordinaire du Parlement, la JS Suisse demande qu’une fois stabilisé, Credit Suisse soit détaché d’UBS et nationalisé. Le parti propose que cette banque désormais publique soit placée sous contrôle démocratique, et mise au service de la protection du climat et du bien commun. Thomas Bruchez, vice-président de la JS Suisse, explique : “Au lieu d'octroyer des profits immenses à une minorité et de se retrouver régulièrement en crise, cette banque publique servirait à faire avancer la transformation éco-sociale de l’économie - et ce, à l’échelle mondiale”.

Tant une majorité relative de la population suisse (40% selon gfs.bern) qu’une grande partie des économistes (48% selon le KOF de l’EPFZ) auraient préféré une nationalisation de Credit Suisse à une reprise par UBS. Il est encore possible d’opter pour cette solution, c’est uniquement une question de volonté politique.

La JS esquisse les 3 étapes suivantes :

  1. Un moratoire sur l’intégration de Credit Suisse à UBS, pour éviter que l’ancien Credit Suisse soit démembré immédiatement et ne puisse ainsi plus fonctionner de manière autonome.
  2. Le détachement de Credit Suisse d’UBS et sa nationalisation pour un montant de 3 milliards de francs, auquel vient s’ajouter une prime de risque proportionnée.
  3. La transformation de Credit Suisse en une banque contrôlée démocratiquement, au service du bien commun et de la protection du climat à l’échelle mondiale.

La balle est maintenant dans le camp du Conseil fédéral. La JS espère que le gouvernement n’est pas seulement prêt à débloquer des milliards pour le sauvetage de Credit Suisse mais qu’il est également prêt à transformer enfin fondamentalement la place financière suisse.

Vous trouverez le document de travail ici.