C'est dans le lit asséché de l'Emme que la JS Suisse accompagnée de ses allié·es lançait aujourd'hui son initiative fédérale "initiative pour l'avenir". L'initiative exige la mise en place d’une politique climatique complète, conforme au principe de la justice climatique et financée par un impôt sur les successions, prélevé sur les très hauts héritages. L'été, marqué par les records de chaleur, montre l'urgence d'une politique climatique fondamentalement différente
C'est avec une conférence de presse dans le lit asséché de l'Emme que la Jeunesse socialiste suisse annonçait ce matin le lancement de sa nouvelle initiative fédérale sur le climat. Aux côtés du président Nicola Siegrist, du vice-président Thomas Bruchez et de la tessinoise Aida Demaria se trouvaient la chercheuse spécialisée dans le climat et co-autrice des rapports du GIEC Prof. Dr. Julia Steinberger, ainsi que Cédric Wermuth, coprésident du PS Suisse, et Julia Küng, vice-présidente des Vert·e·s Suisses et coprésidente des Jeunes Vert·e·s Suisse. Avec l'"initiative pour l'avenir", la JS exige une politique climatique fondamentalement différente. Celle-ci doit s'appuyer sur des mesures de lutte contre la crise climatique socialement justes, financées de manière équitable par une imposition de celles et ceux qui profitent de notre actuel système économique destructeur. Le président de la Jeunesse socialiste, Nicola Siegrist, affirme à ce propos : "L'échec de la politique climatique bourgeoise est évident. Aujourd'hui, c'est une autre politique climatique que nous proposons, une politique climatique qui fait payer les profiteur·euses et qui allège la charge pesant sur l’ensemble de la population."
L'initiative
L'initiative vise à permettre une transformation écologique de l'ensemble de l’économie. Cela signifie par exemple un renforcement de l'attention portée aux secteurs professionnels à faibles émissions, comme les soins ; la construction de logements sociaux et écologiques ; ou encore le développement massif, financé par l'Etat, de la production locale d'énergie renouvelable. "Nous voulons une politique climatique sociale : nous entendons par là des mesures qui permettent à toutes les personnes de travailler, se loger et vivre de manière écologique. Pour cela, il est nécessaire de transformer l'ensemble de l'économie.", explique Thomas Bruchez, vice-président de la JS Suisse.
Les jeunes socialistes veulent financer cette transformation par un impôt de 50% sur les successions et les donations, avec une franchise unique de 50 millions de francs. Les profiteur·euses du système économique actuel, largement responsables de la crise climatique, devront ainsi assumer leurs responsabilités. Avec cette initiative, le parti de jeunes veut garantir que ce ne soit pas l'ensemble de la population qui ait pas à subir les coûts de la crise climatique.
La crise climatique s'aggrave
La conférence de presse était organisée à un endroit particulier. L'Emme s'était déjà asséchée en juin de cette année, bien plus tôt que dans un année moyenne. C'est un symbole des canicules et des immenses feux de forêts qui ont frappé toute l'Europe cette année. La population a bien remarqué que la crise climatique était tangible en Suisse aussi, tandis que la politique à dominante bourgeoise continuait de s'accrocher à des stratégies qui ont déjà démonté leur échec. L'initiative arrive donc au bon moment. Aida Demaria de la JS Tessin conclut à ce propos : “En 2050, je n'aurai que 48 ans. La crise climatique m'accompagnera toute ma vie. Il est urgent d'aborder le problème avec une nouvelle perspective. L'avenir est maintenant et nous devons commencer aujourd'hui !”
Autres citations des participant·es à la conférence de presse :
Nicola Siegrist, président de la JS Suisse : “Avec cette initiative, nous allons chercher l'argent chez celles et ceux qui ont le plus profité de notre système économique destructeur, le capitalisme. En effet, au cours de ces dernières années, les fortunes des ultra-riches ont augmenté tout comme les températures affichées au thermomètre.”
Julia Steinberger, chercheuse sur le climat à l'Université de Lausanne : Malgré la solidité sans faille de la science climatique, et les appels de plus en plus forts et désespérés des scientifiques et de la société civile, le lobbying des industries pétrolières et la désinformation, le déni climatique, qu’ils ont soutenu, ont eu gain de cause.
Thomas Bruchez, vice-président de la JS Suisse : “Après des décennies « de promesses creuses et de demi-mesures » - pour reprendre la formule du secrétaire général de l’ONU António Guterres, il faut se rendre à l’évidence : la politique climatique actuelle n’est pas seulement injuste, elle est incapable de combattre efficacement la crise climatique."
Cédric Wermuth, coprésident du PS Suisse : “La lutte contre la crise climatique doit être solidaire, et nous devons la mener ensemble. L'initiative pour l'avenir place la justice climatique en son centre, et demande une politique climatique sociale.”
Julia Küng, présidente des Jeunes Vert·e·s Suisse, vice-présidente des Vert·e·s Suisse : "La politique climatique est aussi une tâche qui concerne l'ensemble de la société. Cela signifie que plus personne ne doit parcourir les airs en jets privés, et que tout le monde doit avoir accès à des pistes cyclables sûres et à des transports publics abordables. Qu'on ne doit plus voir d'immense villas vides au jardin parfaitement arrosés en plein milieu d'une sécheresse. Nous devons entretenir des formes d'habitations neutres en carbone et collectives.”
Aida Demaria, membre du comité de la JS Tessin et militante pour le climat : “Les ultra-riches, avec leur course au profit, mettent en danger nos moyens de subsistance et notre avenir, tout en accumulant un capital énorme pour leur propre usage. Il est donc parfaitement sensé de mettre en place une imposition qui garantit que ces profits soient employés pour financer une politique climatique sociale."