Avec leurs milliards, les ultra-riches détruisent le climat et la démocratie. C'est pourquoi l'alliance pour l'initiative pour l'avenir a présenté aujourd'hui, lors d'une conférence de presse officielle, les arguments en faveur de l'initiative. Une taxe sur les très grands héritages permettrait de financer des mesures de protection du climat socialement équitables et de réduire les inégalités de richesse.
« Nous devons prendre l’argent là où il est : chez les plus riches. Avec ces milliards, nous pourrons financer la transition sociale et écologique de la société », estime Julien Berthod, vice-président de la Jeunesse socialiste suisse. L'initiative pour l'avenir permettra de récolter de manière socialement équitable six milliards de francs par an pour un avenir digne d'être vécu. « Ensemble, organisons-nous pour défendre cette vision. Celle d’un monde du travail où ce ne sont plus les ultra-riches qui sont au centre et qui profitent, mais bien l’ensemble des travailleuses et travailleurs, et où l’exploitation de la terre inhérente au système capitaliste industriel ne serait plus qu’un vieux souvenir. »
La Suisse en fait actuellement beaucoup trop peu pour le climat et la protection de la population contre les conséquences de cette crise. « La majorité bourgeoise a échoué face à la crise climatique. Nous avons désormais besoin de toute urgence d'investissements importants, financés de manière socialement équitable, afin de faire avancer la protection du climat ! », estime Lisa Mazzone, présidente des Vert-e-s suisses.
Julia Steinberger, professeure en Societal Challenges of Climate Change, « défis sociétaux du changement climatique », à l'Université de Lausanne, ne voit pas non plus d'avenir dans le statu quo : « Les causes de la crise climatique proviennent de notre système économique lui-même. Les inégalités de richesse et de pouvoir permettent à une petite minorité d'ultra-riches de détruire la stabilité du climat. »
Il faut maintenant opérer un virage à 180° dans la politique climatique et, par conséquent, une transformation durable de l'économie. « Les moyens financiers mobilisés ne sont pas suffisants pour réduire les émissions, atteindre l'objectif de l'accord de Paris et permettre l'adaptation au changement climatique. Cela doit changer maintenant », déclare à ce sujet Irmi Seidl, professeure titulaire à l'Université de Zurich, économiste.
Christian Dandrès, président du SSP Suisse et conseiller national PS, souligne l'importance de cette transformation pour les travailleuses et travailleurs : « La crise climatique est un enjeu syndical parce que ses conséquences frappent au quotidien les salarié.es. L’impact est direct pour des pans entiers de travailleur.euses exposé.es à un environnement dégradé et aux risques de catastrophes naturelles. »
Les inégalités croissantes en matière de richesse alimentent les crises les plus graves de notre époque. Dans un sondage réalisé par la SRG et gfs.bern, 74 % des personnes interrogées considèrent que l'influence des milliardaires sur la politique et la société constitue le plus grand danger. David Roth, vice-président et conseiller national du PS Suisse, commente : « Le pouvoir économique se traduit par un pouvoir politique, au détriment de la majorité. Il s'agit là d'une atteinte aux fondements démocratiques de la Suisse. »
L'initiative pour l'avenir apporte une réponse aux crises les plus graves de notre époque. Elle permet de récolter des milliards pour le climat de manière socialement équitable, lutte contre les inégalités de richesse, protège ainsi notre démocratie et veille enfin à ce que les coûts de la crise climatique ne soient pas répercutés sur l'ensemble de la population, mais pris en charge par les ultra-riches qui en sont responsables. C'est pourquoi l'alliance plaide pour un OUI à l'initiative pour l'avenir le 30 novembre.