Exactement un mois avant la votation sur l'initiative 99%, le comité défendant les intérêts de la population a tenu aujourd’hui une conférence de presse sur la Place de la Gare de Berne. Des représentant·e·s de la JS Suisse, du PS Suisse, du JPEV Suisse, des Vert·e·s et de l’USS sont revenus sur la campagne semant la peur des partis de droite, mais aussi sur les décennies d'allègement fiscal pour le capital qui rendent l'initiative plus urgente que jamais.
Les allégements fiscaux du 1% le plus riche ont conduit ces dernières années à un niveau record des inégalités de richesses en Suisse : la part de la richesse totale détenue le 0.1% le plus riche n'avait pas été aussi élevé qu’aujourd’hui dans les 100 dernières années. Alors que le pouvoir d'achat de la population active a diminué ces dernières années, la richesse des plus riches a explosé. L'une des principales explications de la situation actuelle sont les revenus du capital, qui rongent les salaires de la population active et offrent aux plus riches des milliards de francs de revenus chaque année sans qu’elles et ils n’aient besoin de lever le petit doigt. Notre système économique actuel récompense la richesse existante plutôt que le travail acharné. Par exemple, une infirmière avec un salaire mensuel de 5000 francs devrait travailler plus de 100 000 ans pour atteindre la fortune Magdalena Martullo-Blocher, conseillère nationale UDC et milliardaire.
Ce mécanisme dangereux a été massivement exacerbé ces dernières années par les politiques fiscales clientélistes de la droite. La conseillère nationale verte Regula Rytz précise : « Depuis les années 1990, les partis bourgeois ont renversé le système en faveur des plus riches. Et ils l'ont fait selon le principe qu’à celui a, on donnera. » Le président de l’USS, Pierre-Yves Maillard, explique comment la situation s'est aggravée depuis l’irruption de la crise du Covid : « Aux gagnant·e·s de la crise on donne encore, aux perdants, déjà défavorisés et qui ne peuvent rien à ce qui leur arrive, on fait payer plus pour recevoir moins. »
La présidente de la JS Suisse, Ronja Jansen, explique pourquoi le parti de jeunes a lancé l'initiative 99% : « Un travail honnête devrait rapporter plus que la spéculation sur les marchés financiers. C'est évident. » Pour Dominic Täubert, co-président du JPEV Suisse, c'est également clair : « L'extrême inégalité n'est pas un don de Dieu, ni le "mérite" des riches. »
Cédric Wermuth, coprésident du PS Suisse, a expliqué ce que la Suisse pourrait gagner en adoptant l'initiative : « L'initiative 99% serait une contribution importante à la mise en échec de la croisade du capital contre le travail et de la lutte des classes par le haut. »
Enfin, Mathilde Mottet s'est penchée sur les semaines de la campagne de votation, qui sont encore à venir : « Nous attaquons les 4 prochaines et dernières semaines de campagne pour le OUI avec l’énergie et la motivation de celles et ceux qui savent qu’ils ont raison et la conviction de celles et ceux qui savent leur combat juste. » Yannick Demaria, responsable de campagne pour la JS Tessin, résume : « Le travail mérite plus de respect. »