Tax the Rich, Save the Climate !

23.02.2023

Résolution approuvée lors de l’Assemblée annuelle de la JS Suisse du 18 et 19 février 2023 à Berne (BE) à l’attention de la YES (Young European Socialists)

La crise climatique est le problème le plus urgent de notre époque. Elle menace directement les bases de la vie humaine. Pour éviter qu'elle ne prenne les proportions catastrophiques auxquelles on peut s'attendre au vu de l'évolution actuelle, voire qu'elle n'entraîne des conséquences encore plus graves, le réchauffement du climat terrestre ne doit pas dépasser 1,5°C par rapport à l'époque préindustrielle.

Les efforts déployés jusqu'à présent au niveau international pour endiguer la crise climatique n'ont pas suffi. Depuis l'accord de Paris sur le climat de 2015, les émissions mondiales ont continué à augmenter. En 2022, elles seront à nouveau nettement supérieures au niveau pré-pandémique à l'échelle mondiale.

Inévitablement, on doit se demander comment la crise climatique est apparue et pourquoi elle n'est pas combattue de manière adéquate. Si l'on cherche la source des émissions des dernières décennies, il faut pointer le système économique actuel, le capitalisme, axé sur la croissance et le profit. Sa dynamique a conduit à ce que les émissions continuent d'augmenter alors qu'il est depuis longtemps clair qu'un changement fondamental est nécessaire. Les profits de quelques-un·es détruisent notre avenir.

Ce sont précisément ces quelques personnes, une petite élite économique composée de celles ceux qui profitent le plus de la destruction du climat, qui ont activement lutté contre une protection efficace du climat au cours des dernières décennies. Leurs profits vont en effet de pair avec la destruction de nos bases vitales. Une protection climatique conséquente, et donc un système économique qui place les besoins de tous les êtres humains au centre, menace les profits de ces ultra‐riches. C'est pourquoi elles·ils se sont immiscé·es dans la politique mondiale, ont semé le doute sur la science, acheté des partis et des médias et influencé les élections. En outre, elles·ils ont toujours souligné le caractère central de la contribution de l'individu afin d'éloigner l'attention des relations systémiques. Elles·ils ont ainsi considérablement freiné la lutte contre la crise climatique. Ce groupe d'ultra‐riches fait obstacle à une protection mondiale du climat, car ce sont elles·ils qui profitent de la crise climatique.

Pour lutter contre la crise climatique, il faut non seulement des changements politiques fondamentaux, mais aussi d'énormes moyens financiers pour transformer l'économie dans son ensemble de manière écologique. Mais il est clair que ce n'est pas la population en général qui doit payer, mais les personnes qui profitent de la crise climatique - les ultra‐riches. La protection du climat doit être socialement juste !

A cela s'ajoute le fait que la répartition actuelle des richesses met en danger la démocratie. Les plus riches peuvent de facto acheter des votes et des élections et influencer ainsi la démocratie selon leurs intérêts. Tant qu'il y aura des ultra‐riches qui pourront faire cela avec leur fortune, il restera extrêmement difficile de mettre en œuvre une protection climatique conséquente dans les démocraties.

Nous ne parviendrons à une répartition plus juste de ces fortunes que si nous taxons enfin correctement les ultra-riches. Nous avons besoin d'un impôt mondial et efficace sur les grandes fortunes. Cet argent doit ensuite être affecté à la lutte contre la crise climatique.

Le continent européen a une responsabilité particulière à cet égard. Beaucoup de ces ultra‐riches s'y sont en effet installés, car elles·ils ont bénéficié par le passé d'impôts peu élevés. Un impôt mondial sur les riches ne sera possible que si les pays riches d'Europe prennent un tournant et font enfin passer les plus riches à la caisse.

C'est pourquoi les Young European Socialists s'engagent à ce que les pays européens et l'Union européenne travaillent à la mise en place d'impôts sur les ultra‐riches. Le produit de ces impôts doit être utilisé pour une protection climatique conséquente et socialement juste - soit en Europe même, soit dans les pays du Sud mondial, afin de pouvoir y réaliser les investissements nécessaires.

Il est que clair que nous parviendrons à résoudre la crise climatique à l'échelle mondiale qu'ainsi : Taxons les riches, sauvons le climat !