En solidarité d’Afrin

18.03.2018

Résolution approuvée lors de l’Assemblée annuelle du 18/19 février 2018 à Berne.

Depuis le 20 janvier dernier, la région d’Afrin, au nord-ouest de la Syrie, est sous le feux continue de bombes turques.

Caractérisée par sa volonté d’indépendance, de paix et de justice sociale, cette région à majorité kurde comporte un gouvernement, proche du PKK turque, géré par le parti de l’union démocratique, d’orientation écosocialiste et féministe. En somme, dans la cacophonie actuelle de la guerre en Syrie, la région désormais autonome d’Afrin représente la seule perspective positive de cette guerre affreuse.

C’est donc après avoir repoussé vaillamment l’état islamique (engendrant faveurs internationales) que toute la région est attaquée violemment par l’état turque. Terrifié à l’idée de la création d’un kurdistan turc homogène, Erdogan désire casser toute dynamique kurde, même au-delà de ses frontières. Ainsi, c’est le peuple d’Afrin qui en ressent les conséquences désastreuses en recevant des F16 et des tanks hostiles en puissance, détruisant tout sur leur passage. En totale inhumanité et violation du droit international humanitaire, déjà 180 civils ont été tués par les caprices géostratégiques d’Erdogan.

Ces mêmes caprices renforcent de plus la menace d’un conflit international de plus grande ampleur avec un affrontement hypothétiquement direct entre un pays de l’OTAN et l’autorité syrienne, direct dirigée par la puissance régionale qu’est l’Iran.

Tout bombardement est infâme, toute guerre est scandaleuse et toute mort est une honte au regard de l’humanité. Ce qui se passe à l’heure actuelle à Afrin restera dans les heures sombres de l’histoire humaine : un peuple mis à feu et à sang car il voulait redevenir maître de son destin et rester à l’écart d’une guerre sans fin.

Par conséquent, la JSS soutient toute action dénonçant les atrocités turques et appelle :

  • le Conseil fédéral à convoquer d'urgence l'ambassadeur turc pour lui faire part de sa condamnation totale de cette invasion et son inquiétude sur le sort des civils et des réfugiés présents dans la région.
  • le Conseil fédéral à mettre en place un moratoire sur les exportations d'armes au Moyen-Orient et dans la péninsule arabique.
  • le Conseil fédéral à s'engager, aux côtés de la communauté internationale, en faveur de la mise en place de zones de sécurité et d'une zone d'exclusion aérienne au nord de la Syrie.
  • la population suisse à manifester sa solidarité avec les Kurdes et les autres composantes de la population d'Afrin, et à condamner l'invasion militaire turque.
  • les médias à avoir une meilleure couverture de la situation.