Résolution adoptée lors de l'assemblée des délégué·es de la JS Suisse du 17 mai 2025 à Sierre (VS)
Le 31 mars 2025, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN), a été reconnue coupable de détournement de fonds publics par le tribunal correctionnel de Paris[1]. Sa condamnation à quatre ans de prison, dont deux ans ferme sous bracelet électronique, assortie d’une inégibilité de cinq ans, marque une nouvelle preuve de la corruption et de l’illégitimité de l’extrême droite française[2].
Mais plutôt que d’accepter la décision judiciaire, le RN a immédiatement adopté une posture de délégitimation des institutions, attaquant les magistrats, la presse et les contre-pouvoirs, à l’image des stratégies de Trump aux États-Unis[3]. Cette réaction prouve une nouvelle fois que l’extrême droite, sous des apparences de normalisation, reste une menace existentielle pour la démocratie[4].
Un parti gangréné par la corruption et l’autoritarisme
Depuis sa fondation en 1972 sous le nom de Front National par Jean-Marie Le Pen, ce parti a toujours été une force raciste, antiféministe, anti-LGBTQ+ et réactionnaire[5]. Derrière son discours de « dédiabolisation », il n’a jamais cessé de défendre une vision autoritaire et antidémocratique[6].
Les scandales de corruption, de détournement d’argent public et les liens troubles avec des régimes autoritaires comme la Russie de Poutine montrent que le RN n’a aucune intention de défendre les intérêts du peuple, mais uniquement ceux d’une oligarchie extrémiste et nationaliste[7],[8].
Déjà en 2017, Marine Le Pen avait refusé de répondre à une convocation judiciaire, invoquant un complot politique pour esquiver ses responsabilités dans l’affaire des assistant·es parlementaires européen·nes[9]. Aujourd’hui encore, elle reprend cette rhétorique complotiste, reprenant les méthodes des dictateurs populistes[10].
Or, il est clair qu’une méfiance contre les gouvernements, la démocratie libérale et le système judiciaire est nécessaire, mais cela ne doit pas être à travers des rhétoriques conspirationnistes, antisémites et racistes ! Les réelles victimes des ces institutions ne sont pas les riches blanc·hes de grandes familles françaises, mais les différentes minorités : économiques, sexuelles et de genre, mais aussi raciales.
Une remise en cause de la justice, prémices du fascisme
Le RN n’attaque pas seulement la décision de stice qui frappe Marine Le Pen, il attaque la justice elle-même. En dénonçant une prétendue « cabale politique », en appelant ses soutiens à défier les institutions, ce parti suit exactement les méthodes des régimes autoritaires : délégitimer l’État de droit pour mieux imposer leur vision totalitaire[11].
Cette stratégie ne se limite pas à la France. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large, portée par des figures comme Trump, Bolsonaro, Orban ou Salvini, qui cherchent à affaiblir les démocraties de l’intérieur[12]. En s’attaquant à la justice, en banalisant la corruption et en attisant la haine, l’extrême droite française prépare un basculement vers un régime autoritaire.
Face à cette menace, la JS Suisse :
- dénonce avec fermeté le Rassemblement National et ses attaques contre la justice, la presse et les institutions démocratiques.
- condamne la montée de l’extrême droite en France et en Europe, qui représente une menace directe pour les droits humains et les libertés fondamentales.
- soutient la gauche française et toutes les forces progressistes qui luttent contre le fascisme, la xénophobie et l’autoritarisme.
- appelle les citoyen·nes français·es à rejeter le Rassemblement National, à défendre l’État de droit et à faire barrage à cette force politique dangereuse.
[1] https://www.24heures.ch/paris-marine-le-pen-coupable-de-detournement-de-fonds-publics-151429531524
[2] https://www.swissinfo.ch/fre/inéligibilité-immédiate-pour-le-pen%2C-condamnée-à-deux-ans-de-prison/89089951
[3] https://www.courrierinternational.com/article/marine-le-pen-mise-desormais-sur-la-colere-facon-trump_229511
[4] https://www.lefigaro.fr/politique/les-francais-sont-plus-nombreux-a-penser-que-le-rn-n-est-pas-un-danger-pour-la-democratie-une-premiere-depuis-1984-20231208
[5] https://www.courrierinternational.com/article/vu-du-royaume-uni-comment-le-fn-cree-par-jean-marie-le-pen-en-1972-est-devenu-le-rn_219578_1
[6]https://fr.wikipedia.org/wiki/Dédiabolisation_du_Front_national#:~:text=La%20«%20dédiabolisation%20du%20Front%20national,parti%20ferait%20alors%20l'objet.
[7] https://transparency-france.org/2022/09/15/la-corruption-qui-a-finance-le-regime-de-poutine-setend-partout-dans-le-monde-a-travers-le-blanchiment/
[8] https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/opendata/RAPPANR5L16B1311-t1.html
[9] https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/02/24/assistants-parlementaires-marine-le-pen-a-refuse-d-etre-entendue-par-la-police-judiciaire_5084758_1653578.html
[10] https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/03/12/face-a-la-menace-russe-le-rassemblement-national-entre-relativisme-et-complotisme_6579650_823448.html
[11] https://www.rts.ch/info/monde/2025/article/marine-le-pen-condamnee-le-rn-denonce-une-ingerence-judiciaire-28841175.html
[12] https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/04/02/l-internationale-reactionnaire-contre-les-juges_6589933_3232.html