Résolution approuvée lors de l’Assemblée des délégué·e·s du 14 novembre 2021 à Sissach (BL)
Le gouvernement turc a toujours discriminé les Kurdes à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières. Depuis que le parti nationaliste et réactionnaire d'Erdogan, l'AKP, est au pouvoir, les mesures contre les Kurdes n'ont cessé de s'étendre. L'existence du PKK, le Parti des travailleur·euses du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par le régime turc, est régulièrement invoquée pour justifier les opérations militaires et la répression contre les groupes et partis kurdes ou soutenant la cause kurde. La répression contre les Kurdes prend notamment la forme d'arrestations régulières de membres du HDP (le parti frère du PS en Turquie), et de tentatives de complètement interdire le HDP.
Depuis le début de la guerre civile syrienne, l'armée turque est active dans le nord-est de la Syrie, principalement non dans la lutte contre l'EI, mais contre les FDS, une alliance des nombreuses milices, notamment kurdes, qui ont apporté une contribution importante à la lutte contre l'EI. Dans ce contexte, la Turquie a été accusée d'utiliser des armes chimiques illégales au regard du droit international lors de nombreuses offensives contre les kurdes et leurs allié·e·s dans le nord-est de la syrie, ce qui a donné lieu à une enquête de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques).
Cette enquête a conclu que l'usage par la Turquie de munitions contenant du phosphore blanc, une substance inflammable hautement toxique, ne pouvait être considéré comme usage d'armes chimiques. Ce peut après que la Turquie ait fait un don d'argent à l'OIAC.
Depuis le début de l'année, la Turquie mène des opérations militaires conre le Kurdistan du Sud (nord de l'Irak) en violation du doit international, sous prétexte de combattre le PKK. LE bureau de presse du HPG (force de défense populaire du PKK) a rapporté de nombreuses utilisations de gaz toxiques. Les témoignages de survivant·e·s de l'une des attaques ont également été publiés : l'armée turque aurait testé différents gaz pendant plusieurs jours et les aurait envoyés dans les tunnels des guériller@s.
La JS Suisse demande donc au Conseil fédéral de soutenir une étude indépendante sur l'utilisation par la Turquie d'armes chimiques au Sud-Kurdistan.