l'Antifascisme : un devoir !

18.02.2025

Résolution approuvée lors de l’Assemblée Annuelle de la JS Suisse du 15 février 2024 à Berne.

Galvanisées par les multiples crises du capitalisme, les forces d’extrême droite ont le vent en poupe à de nombreux endroits. En Autriche, le FPÖ, parti d'extrême droite, contrôlera bientôt la chancellerie, l'AfD continue de grimper dans les sondages en Allemagne et en Suisse aussi, l'UDC a gagné les dernières élections malgré ou grâce à ses représentant·es d'extrême droite. Dans le même temps, aux États-Unis, Trump, un vieil homme fasciste, occupe l'une des fonctions les plus puissantes du monde. Mais le danger de l'extrême droite augmente également en dehors des parlements : les attaques contre les personnes queer, racisées et juives augmentent et les groupes d'extrême droite extraparlementaires, parfois armés, se montrent de plus en plus offensifs.

Les causes de cette montée en puissance de la droite sont nombreuses, mais la plupart d'entre elles sont des conséquences directes des crises du capitalisme. En raison des politiques d'austérité néolibérales, de plus en plus de personnes se sentent délaissées et les craintes existentielles augmentent. De fausses promesses de prospérité et de stabilité attirent de plus en plus de gens vers la droite en leur offrant des issues à leur peur du déclassement. La social-démocratie, souvent la principale alternative de gauche, est en revanche considérée à juste titre par les gens comme faisant partie du système responsable de leur situation. L'extrémisme de droite remplit ainsi son objectif central d'imposer les intérêts capitalistes : il détruit l'unité de la classe ouvrière et cimente ainsi la société de classe existante.

On comprend ainsi pourquoi des milliardaires comme Elon Musk ou Christoph Blocher, parmi bien d'autres, soutiennent les forces d'extrême droite avec des sommes d'argent énormes : l'extrême droite dans une démocratie bourgeoise soutient le capitalisme, et si le fascisme devait l'emporter, cela signifierait pour le capital la possibilité d’une exploitation encore plus effrénée des travailleuse·eurs.

Mais il n’y a pas que le Capital sur lequel nous ne pouvons pas compter pour lutter contre le fascisme : les partis bourgeois et l'appareil d'État bourgeois ne nous aideront pas non plus. C'est ce que montrent non seulement des exemples plus anciens comme l'Italie, où les bourgeois·es ont permis l'élection de Mussolini et donc l’arrivée au pouvoir du fascisme, mais aussi d’autres plus actuels. Si le FPÖ, parti d'extrême droite, contrôlera bientôt la chancellerie en Autriche, c'est surtout parce que les partis bourgeois n'ont pas voulu faire de concessions à la social-démocratie et préfèrent gouverner avec l'extrême droite. Cela n'a rien de surprenant lorsqu'on se rend compte que la politique des partis bourgeois ne se distingue pas tant que ça des revendications de l'extrême droite. La police avec ses groupes de discussion d'extrême droite ou les tribunaux infligeant des peines totalement disproportionnées aux militant·es de gauche et antifascistes ne font pas non plus partie de la solution, mais du problème. Elles et ils soutiennent toutes et tous l'exploitation et protègent les personnes qui en tirent des profits.

Il est clair pour la JS que l’antifascisme est un devoir. Tirant les conséquences de l’analyse plus haut, il nous apparaît aussi clairement comment cet antifascisme doit s’organiser :

  • Collaboration antifasciste de toutes les organisations (parlementaires et extraparlementaire) de gauche et syndicales, sans concessions aux partis et organisations réformistes ;
  • Mobilisations fortes au sein de cette alliance pour mener des actions directes contre les marches, événements et organisations d’extrême droite ;
  • Mise en place et soutien à l’autodéfense antifasciste des communautés migrantes, antiracistes, queer et de gauche.

L’extrémisme de droite est l’expression d’un problème plus profond : la crise du capitalisme. Un antifascisme révolutionnaire doit dépasser cette crise avec une perspective solidaire et internationaliste. Il nous revient de dépasser les divisions internes à la classe des travailleuse·eurs pour reconstituer l’unité des forces progressistes et de gauche et poser les bases d’une société socialiste au sein de laquelle le fascisme ne trouve aucun moyen de subsistance.