Résolution approuvée lors de l'Assemblée des délégué·e·s du 19 septembre 2015 à Liestal.
Du 15 au 25 septembre, la ville de Bâle est occupée par l'armée! L'état-major de l'armée a déployé 5000 soldats pour un exercice basé sur un scénario de crise dans lequel, suite à une catastrophe à l'étranger, un flux migratoire, une ratification des ressources et des émeutes entrainent une intervention de l'armée. La JSS s'oppose à Conex et à une militarisation croissante des affaires interne à la Suisse.
Depuis près de 15 ans, l'armée intervient dans les affaires internes notamment pour la protection du WEF depuis 2003 et contre les manifestations (par exemple en 2004 lors du Sommet du G8). Les exercices Stabilo Due (2012), Paper (2013) et Conex (2015) et les opérations massives de l'armée durant les Conférence de l'OSCE 2014 à Bâle dénotent une tendance inquiétante à la militarisation des affaires internes à la Suisse.
Les butes du militarisme se trouve dans le capitalisme qui cherche toujours à protéger les privilèges de la classe dirigeante nationale. Selon la situation interne et externe au pays, l'accent est d'avantage mis sur les problèmes à l'étranger ou à l'interne. Cependant, la tâche fondamentale reste la sécurisation de la position de la classe dirigeante.
Le projet pour le "développement de l'armée" (WEA), qui est toujours en suspens au Parlement, devrait servir à accroitre l'efficacité, la professionnalisation et la promotion des cadres. L'armée devrait réduire ses effectifs à 100'000 soldats et devrait s'adapter aux nouveaux défis sécuritaires. Et, alors qu’ailleurs on coupe dans les budgets, elle devrait voir le sien passer de 300 millions à 5 milliards. Les responsables du projet travaillent en étroite collaboration avec le HSG et l'association des employeurs.
Les ajustements structurels de ces dernières années sont, actuellement, dans ces exercices, testés et montre très clairement que l'armée a pour objectif de protéger les privilèges de l'ordre établi et fait de la protection de la propriété privée une priorité. Nous voyons clairement que cet ordre, en raison de la crise économique mondiale, demande de plus en plus de protection. Le développement actuel de l'armée vise à apporter cette protection.
Les menaces pour l'ordre établit peuvent prendre diverses formes. Le scénario de Conex15, au regard de l'actualité et de la crise humanitaire liée aux réfugiés, est condamnable. Cependant, l'exercice a non seulement un caractère inhumain, mais menacent aussi une perspective socialiste. L'exercice "Stabilo Due" est dirigé clairement contre les troubles sociaux, utilisant une surveillance renforcée et des procédures juridiques militaires à l'intérieur de la Suisse. La bourgeoisie craint que les salariés se soulèvent. Lorsque des crises menaçant les intérêts de la classe dirigeante, elle n'a pas de scrupule à laisser tomber le masque de la démocratie et de faire taire l'opposition à l'aide de la police et de l'armée. L'histoire de la Suisse n'est pas avare d'exemples de lois d'urgences et d'intervention militaire à l'intérieur de la Suisse.
Notre position en tant que socialistes s'inscrit dans la tradition de la ligue antimilitariste et du manifeste de Zimmerwald. Nous nous positionnons clairement contre la militarisation de la société. L'utilisation externe ou interne de l'armée n'est jamais irréfléchie. Du point de vue de classe, l'appareil d'Etat et sa branche armée, sont des instruments de la bourgeoisie. L'Etat bourgeois protège la domination bourgeoise. L'agitation antimilitariste appelle à une prise de conscience de classe dans la société, mais surtout parmi les militaires.
De ce fait, nous privons l'armée de son matériel de base: les soldats. Car il n'est pas dans l'intérêt de ceux qui doivent tuer, mourir et se battre dans l'armée de défendre l'ordre établit, mais seulement dans celui de la classe dirigeante.
La JSS se positionne:
- contre toutes opérations militaires à l’intérieur comme à l’extérieur de la Suisse.
- pour la cessation immédiate de la militarisation de la société et l'interdiction des entreprises de sécurité privées.
- contre tout nouveau réarmement de l'armée et de la police, et de toute évolution vers une armée professionnelle.
- contre les mesures d'austérité en faveur de l'armée et de la police.
- contre l'occupation de nos villes, villages et de tous lieux publics par les forces militaires.