Pour une AVS solidaire – Non à la prévoyance vieillesse 2020

06.05.2017

Résolution approuvée lors de l'Assemblée des délégué·e·s du 6 mai 2017 à Wohlen.

Depuis 99 ans, des personnes de partout en Suisse descendent dans la rue. Ils ont jadis fondé les bases de la loi, qui a été historiquement un acquis des plus important de la gauche suisse. Nous avons dû attendre jusqu’en 1947 pour voir les résultats de leur combat quant à l’accomplissement d’un régime des retraites et que l’AVS soit définitivement implantée. Grâce au travail des sociaux-démocrates, la prévoyance vieillesse n’a fait que s’étendre tout en résistant aux attaques de la droite.

Désormais, l’AVS est mis sous une énorme pression. Ceci n’est pas dû au fait que les médias bourgeois sont conscients que la question va être traitée de manière économique plutôt que politique. Une grande partie de la gauche semble oublier, les décennies passées à trimer. C’est aussi oublier que la productivité et la création de valeur n’a pas cessé d’augmenter. Ce faisant, les personnes dépendantes de leurs salaires n’ont pas pu recevoir leur part du gâteau.

La JSS ne l’a pas oublié. Elle n’a pas oublié, que les plus riches de Suisse sont toujours devenus plus riches. Elle n’a pas oublié, que les entreprises se mettent toujours plus d’argent dans les poches et que cela se fait sous forme de dividendes redistribués directement chez les super-riches. Parallèlement, la pauvreté de nos aînés croît, comme le nombre de working poors. La JSS n’a pas oublié non plus, que l’AVS n’eût été obtenue sans qu’il n’y eût eu une majorité sociale-démocrate au parlement ou au gouvernement. Ce combat s’est déroulé dans les rues, et nous croyons encore à ce combat comme au pouvoir de ce mouvement.

Nous sommes encore prêts à nous battre et avec acharnement, en dépit de la majorité politique du parlement. Nous sommes prêts à prendre la rue pour défendre le plus grand acquis de la gauche et pour une amélioration de la situation des personnes dépendantes de leur travail.

La prévoyance vieillesse 2020 n’est pas une amélioration de la situation des travailleurs et des travailleuses et n’est pas une hausse des rentes non plus. La réforme a au contraire pour conséquence le démantèlement des rentes. Aussi, elle se distancie de tous les développements sociaux, comme le montre le rehaussement de l’âge de la retraite des femmes. Ce rehaussement fait au nom de l’égalité est une injure faite au visage des femmes qui gagnent moins et qui forment la grande partie des emplois non rémunérés. A l’heure de la digitalisation et de la croissance du chômage – notamment parmi la génération des plus de 50 ans – l’augmentation du temps de travail pour plus de 50% de la population – un rehaussement de l’âge de la retraite n’est rien d’autre que ça – est incohérente et n’est qu’une vision à court terme.

Une diminution du taux de conversion combiné à une cotisation stagnante du 2e pilier et un affront aux travailleurs et travailleuses, dont les sommes serviront au final de garantie spéculative pour les caisses de pension. Tout ceci en dépit que les caisses de pensions soient en crise depuis des années et qu’il a été prouvé qu’elles sont totalement insuffisantes pour garder le niveau de nos rentes.

L’augmentation de la rente maximale de l’AVS devrait suffire et arranger la gauche, jusqu’à la rendre silencieuse. 70 francs contre la baisse du taux de conversion des caisses de pensions et pour l’augmentation de la TVA. Cette somme correspond à une augmentation de 0.3% d’AVS, or ce fait n’apparaît que trop peu dans la discussion, que parallèlement nous cotiserons davantage dans le 2e pilier. C’est ainsi que seront assurés les plus démunis, ceux qui reçoivent un revenu plus bas que 14'000 francs, comme les 34-54 ans qui payeront 1% de plus à leur caisse de pension – bien que le taux de conversion diminue.

La réforme actuelle ne suffit pas. Dans la mesure où elle ne représentera pas un renforcement de l’AVS, la JSS ne la soutiendra pas. La prévoyance vieillesse 2020 n’est pas le résultat d’un compromis, mais celui du chantage bourgeois.

Sur cette base, la JSS s’oppose à la prévoyance vieillesse 2020 et intègre le comité du référendum.

Pour des raisons de ressources, la JSS ne prend aucun quota de signature, et laisse les sections décider si elles désirent participer à la récolte.