Le Matin du Grand Soir

10.07.2018

Afin d’éviter une orientation trop forte ou trop politisée du journal, la JS Suisse veut racheter Le Matin, actuellement destiné soit à disparaître, soit à appartenir à un multimillionnaire valaisan. Ce média sera le journal du Parti, et aura comme nom « Le Matin du Grand Soir ».
La situation médiatique actuelle en Suisse romande est catastrophique. Alors que Tamedia fait bénéfice sur bénéfice, la décision est tombée : obliger les journaux à faire des réformes structurelles violentes en licenciant des journalistes en masse, ou, carrément, en annulant la diffusion papier d’un journal pour le réduire à une forme embryonnaire uniquement présente sur internet. C’est le cas pour Le Matin. Figure historique du journalisme romand, ce journal disparaitra sous son format papier le 22 juillet, accompagné d’un licenciement collectif. Scandalisée par cette décision, la Jeunesse Socialiste l’a été tout autant par les tractations de Christian Constantin pour racheter ce média et le transformer... en journal sportif. Nous sommes attaché-e-s à la diversité médiatique romande et nous n’acceptons pas, surtout au vu du faible nombre de médias en Romandie, la disparition de cet outil d’information, central pour notre démocratie suisse. Redoutant également un accaparement par les plus riches du système médiatique, nous souhaitons tout faire pour éviter de tomber dans une situation semblable à celle de la France, où un petit groupe de 10 milliardaires possède plus de 90 % de la presse nationale. Grâce à ce genre d’actions, les propriétaires ont une liberté totale sur la ligne éditoriale ainsi que sur la qualité, tout comme les sujets, des investigations.
Afin d’éviter cela et de garantir une presse indépendante de toute orientation politique, nous avons décidé de lancer un financement participatif de grande envergure pour que Le Matin devienne le journal officiel du Parti en Romandie. Il sera renommé « Le Matin du Grand Soir ». Grâce à cela, nous éviterons la baisse de la diversité médiatique dans notre région. Cela permettra aussi aux journalistes du Matin de garder leur travail sans devoir se convertir en journaliste sportif.
Nous avons été particulièrement scandalisé-e-s par les menaces proférées par le groupe Tamedia concernant le droit de grève. Nous doutons également de la capacité de Christian Constantin, richissime mégalo valaisan, à respecter ce type de droit, pourtant central pour la condition ouvrière. Nous promettons que si notre démarche aboutissait, le modèle économique du Matin du Grand Soir serait basé sur le principe de coopérative, où la démocratie y serait central : toutes les décisions seront prises par les journalistes eux-mêmes, d’un commun accord avec les lecteurs et lectrices. Le droit de grève et le droit du travail en général seront garantis à 200%.
Prenez part vous aussi à ce projet innovent et novateur, pour une presse libre et indépendante, respectueuse des travailleuses et des travailleurs !