Dans deux jours vont débuter, avec une grande fête d'ouverture, les championnats du monde de football au Brésil. Ce qui a été conçu comme une fête de la tolérance et de la joie est, pour le peuple brésilien, un véritable cauchemar: corruption, conditions de travail minables, expulsions et misère. Pour réaliser ces milliards de bénéfice, la FIFA et son chef Sepp Blatter ont jeté par-dessus bord les Droits de l'Homme. Pour les championnats du monde qui se tiendront au Qatar en 2022, des êtres humains vivent et travaillent dans des conditions d'esclavage et risquent leurs vies sur les chantiers. Même l'attribution des jeux pose problème, car entachée de corruption et népotisme comme le montrent les récentes révélations. Pour cela Fabian Molina, le président de la JS Suisse, a remis aujourd'hui une lettre à la FIFA où il exige la démission de Sepp Blatter
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La lettre ouverte
Cher Monsieur Sepp Blatter,
Le 12 juin commencera le championnat du monde du Football au Brésil. Il s'agit d'une grosse fête qui devrait être centrée sur le football et l'esprit communautaire. Mais, malheureusement, elle est centrée sur toute autre chose: la cupidité sauvage pour obtenir plus de profits. Vous, monsieur Blatter, vous portez la responsabilité de cet état des choses. Vous prêchez le fairplay et la tolérance, pendant que, en même temps, vous enlevez à des milliers de personnes leurs droits fondamentaux et vous exploitez le peuple brésilien. Et comme si cela ne suffisait pas, les prochains championnats se tiendront en Russie, pays qui ne brille pas pour le respect des droits de l'homme et où des graves violations ont été recensées lors de la préparation des jeux olympiques d'hiver de Sotchi. De plus, les championnats de 2022 se tiendront au Qatar, où des gens sont déjà exploités et doivent travailler dans des conditions de travail indignes – les morts sur les chantiers se comptent déjà par dizaines. Les récentes révélations sur la corruption et le népotisme dans l'attribution de l'organisation du championnat n'étonnent guère.
Monsieur Blatter, nous vous demandons, à vous et à la FIFA, d'arrêter immédiatement cette situation inacceptable car orientée seulement vers le profit. Concrètement, nous demandons à la FIFA de suivre les points suivants:
- L'ensemble des gains obtenus grâce aux championnats brésiliens doivent être rendus au peuple brésilien.
- Des dédommagements équitables doivent être accordés à toutes les personnes qui ont été concernées par une expulsion forcée. En outre, la restriction des ventes qui frappent les vendeur-se-s de rue doit être levée et les manques à gagner doivent être entièrement compensés.
- Les travailleur-se-s occupé-e-s qui ont été exploité-e-s et trompé-e-s lors de la construction des stades et des autres infrastructures doivent bénéficier de salaires et de conditions de travail décents, ainsi que de dédommagements compensatoires.
- La FIFA doit promettre que, lors des futurs choix des lieux des championnats, elle prendra en compte et elle respectera les préoccupations des populations locales ainsi que le respect des Droits de l'Homme.
- Arrêtez la corruption, tant au sein de la FIFA que chez les partenaires associés comme les entreprises de constructions et les sponsors.
- Une nouvelle mise à concours des championnats du Qatar avec des procédures équitables et transparentes.
- Une réforme approfondie de l'entreprise: la FIFA a cessé depuis longtemps d'être une association sans but lucratif. Les milliards de gain des dernières années doivent être correctement imposés, comme il se doit en Suisse.
Monsieur Blatter, nous avons perdu depuis longtemps confiance en vous! Sous votre direction, la corruption et l'exploitation sont devenues des pratiques quotidiennes. Nous ne nous faisons aucune illusion, la FIFA ne changera pas tant que vous serez son chef. Il est temps que vous libériez enfin votre poste pour faire de la place à quelqu'un qui vit vraiment pour le football et l'esprit communautaire.
La FIFA n'est pas au dessus des Droits de l'Homme! C'est pour cela que vous trouverez en pièce jointe, en tant que rappel, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
Au nom de la JS Suisse
Fabian Molina
Président JS Suisse