Sous couvert de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme au Xinjiang, le gouvernement chinois mène, depuis 2016, un véritable génocide contre les Ouïghour·e·s, minorité turcophone musulmane. Pourtant, des entreprises suisses contribuent à la répression massive en entretenant des relations d’affaires dans ladite région et ce sans aucune action des autorités publiques.
Pour rappel, il y aurait 1,5 à 3 millions de femmes, d’enfants et d’hommes, enfermé·e·s dans des camps, victimes de tortures physiques et psychologiques, de viols ou encore de prélèvements d’organes. Aujourd’hui, la communauté internationale ne peut ignorer le fait que beaucoup de ces personnes sont assassinées par la politique de nettoyage ethnique menée par Pékin. En parallèle, les femmes sont stérilisées afin de limiter le nombre de naissances et de séparer les familles. En outre, au moins 500'000 Ouïghour·e·s seraient contraint·e·s à travailler dans des champs de coton dans cette région, productrice d'environ 20% du coton mondial.
Pourtant, c’est dans ce contexte-là que trois entreprises suisses continuent de pratiquer leur commerce avec le Xinjiang, comme le dévoile un récent article de la RTS: Rieter, Uster et Saurer.
En sachant que la Suisse s'élève au deuxième rang des pays exportateurs de machines-textiles, ces trois entreprises cautionnent et contribuent de manière indirecte à ce crime d'État. La Confédération continue à fermer les yeux face à cette situation largement documentée et ne prend pas de mesures condamnant la Chine au-delà de quelques critiques occasionnelles dans la presse. Ceci alors que les Etats-Unis ou le Canada reconnaissent ce génocide, et instaurent même des sanctions économiques et diplomatiques, dans le premier cas.
Il est absolument insoutenable et abject que des entreprises suisses collaborent à ce que l'on pourrait considérer comme étant l’un des pires crimes contre l'humanité du 21ème siècle et que rien ne soit fait pour y remédier.
Dès lors, nous émettons les revendications suivantes:
- La Confédération doit interdire toute exportation suisse contribuant directement ou indirectement au génocide des Ouïghour·e·s.
- La Confédération doit interdire toute importation de marchandises issue du travail forcé des Ouïghour·e·s.
- La Confédération doit reconnaître le génocide des Ouïghour·e·s, et activement s’opposer à celui-ci, en instaurant des sanctions économiques et diplomatiques, même si ces dernières impliqueraient une rupture de l’accord de libre-échange signé avec la Chine en 2013.
- Le Secrétariat d’État aux Migrations doit placer la région du Xinjiang sur la liste des pays et régions prioritaires en matière d’accueil des réfugié·e·s politiques.
Il est temps que la Confédération s'aligne sur la prise de position des États et des organisations qui dénoncent le sort consacré à la minorité Ouïghoure, en n'hésitant pas à qualifier de génocidaire la politique chinoise menée à leur encontre. Le profit des entreprises suisses ne doit pas passer avant le droit à la vie des minorités ethniques !