Discours de Mathias Reynard, Conseiller national JS/PS du Valais, Président de l’Union syndicale valaisanne
Pour la deuxième année consécutive, le Valais est touché par des mesures d’austérité qui frappent violemment les jeunes, ainsi que les classes moyenne et populaire.
Pourtant, l’économie valaisanne n’est pas en crise et se porte même plutôt bien, affichant une forte croissance. Il s’agit donc bien d’une crise des finances de l’Etat et non d’une crise économique. Et ses causes sont connues : entre 2000 et 2012, la majorité de droite a procédé à neuf baisses fiscales successives ! Ces cadeaux fiscaux ont vidé les caisses de l’Etat. Au total, les conséquences correspondent à environ 200 millions de pertes fiscales annuelles (données 2012), déduction faite de 43 millions de compensation de la progression à froid. Le canton du Valais a ainsi fait un déficit de 83 millions en 2013 et annonce un déficit supérieur à 100 millions pour 2014. Le Conseil d’Etat et la Commission des Finances reconnaissent actuellement qu’il y a un manque de rentrées financières. La gauche – très minoritaire en Valais – l’avait pourtant annoncé.
Aujourd’hui, la majorité de droite au Conseil d’Etat et au Grand Conseil n’envisage pas une seule seconde de revenir en arrière sur certaines baisses fiscales accordées. Au contraire, le Grand Conseil a même voté dernièrement une proposition demandant de nouvelles déductions fiscales, pour les entreprises qui capitalisent. Cela représente des pertes de 11 millions pour le canton et de 18 millions pour les communes. Le Conseil d’Etat a annoncé qu’il appliquerait la proposition dès que les finances le permettront. Ils n’apprennent visiblement pas de leurs erreurs.
Comme toujours, ce sont finalement les petites gens qui sont frappés par les mesures d’économies. Ainsi, les coupes budgétaires touchent aujourd’hui le social, la santé et l’éducation avant tout. Ces mesures frappent de plein fouet les classes moyenne et populaire. Ainsi, les coupes s’élèvent à 29 millions dans les subventions pour les primes de caisse maladie, touchant environ 20'000 personnes, après une première baisse de déjà 14 millions l’an passé. Des coupes de plusieurs millions touchent également les subventions dans le domaine du social et de la santé.
Au niveau de l’éducation, le Département de la Formation entendait tout d’abord couper 3.5 millions dans le domaine des bourses d’études (soit une baisse de 20%, vu que le Valais n’est déjà pas très généreux dans ce secteur). Devant la mobilisation des étudiants et apprentis, le Grand Conseil a refusé cette mesure. Le Conseil d’Etat a malgré tout décidé – sans grand respect pour le vote du législatif – de couper plus d’un million dans ce domaine. Cette décision remet en question l’égalité des chances. De même, 890’000Frs d’économies sont prévues sur les Rail Checks, sur le dos des jeunes et de leurs familles.
En outre, plusieurs dizaines de pleins temps d’enseignants ont été supprimés et le seront à l’avenir, alors que le nombre d’élèves a augmenté. La hausse du nombre d’élèves par classes a des conséquences dramatiques pour la qualité de l’école. Les enfants sont les premiers à en souffrir.
Diverses mesures d’économies dans le domaine de l’école (notamment une réduction de l’encadrement des élèves) mais aussi dans l’alimentation de fonds liés à l’hydroélectricité (alors que l’éventuel rachat de ces infrastructures par l’Etat se rapproche) sont aujourd’hui contestées en référendum. Il est temps de mettre un terme à ces politiques d’austérité qui détruisent nos services publics, frappent les catégories les plus démunies et mettent en péril la cohésion sociale et même le développement économique du canton (infrastructures, hydroélectricité ...) !
20.11.2014